Artbite

A un moment donné, quelque part, une œuvre d’art éclôt... singulière et remarquable parmi d’autres.

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La danse au Bauhaus

Les recherches expérimentales en théâtre et en danse au Bauhaus dans l’atelier d’Oskar Schlemmer sont contemporains de l’éclosion de la danse moderne avec Merce Cunningham, Alwin Nikolais et Anna Halprin,.

Le théâtre est encore absent dans les premiers avis et programmes du Bauhaus de Dessau.

Mais dans son « plan d’études » de 1927, le théâtre apparaît comme partie essentielle de l’enseignement du Bauhaus.

A l'Atelier Théâtre du Bauhaus.  JPEG - 17.5 ko
Masque et accessoires d’une danseuse
A l’Atelier Théâtre du Bauhaus.

En 1923, Oskar Schlemmer, dont la recherche plastique est marquée par la composition en diagonales, la schématisation des personnages, la mise en évidence des angles et le côté mécanique du mouvement, avait déjà présenté un concept de travail scénique ayant une grande ressemblance formelle avec les exigences du peintre Lothar Schreyer, mais très différent quant aux résultats. Lothar Shreyer exigeait l’examen des éléments de base de la création et de la conception scénique (ou scénographie), autrement dit les espaces, les formes, les couleurs, les sons, les mouvements et les lumières.

Ce sera effectivement à Dessau, où vient d’être transféré le Bauhaus, et ou Gropius vient de proposer à Oskar Schlemmer de monter un théâtre expérimental que ce dernier commencera à procéder à l’analyse des éléments de base (costumes, accessoires et gestuelle des danseurs, éclairage scénique et musique) dans les danses du Bauhaus.

Voir aussi, pour apprécier la démarche expérimentale d’Oskar Schlemmer :

« L'Equilibrisme » au theâtre du Bauhaus  JPEG - 27.5 ko
Les acteurs utilisent des accessoires et des masques
« L’Equilibrisme » au theâtre du Bauhaus

Dans « la danse de l’équilibrisme », les acteurs masqués du théâtre du Bauhaus faisaient des exercices avec de simples accessoires.

Le Ballet tryadique est mis en scène en 1922.

Oscar Schlemmer habille ses danseurs de costumes abstraits, mettant en évidence le mouvement plutôt que l'interprète.  JPEG - 57.1 ko
Le Ballet Tryadique en 1922
Oscar Schlemmer habille ses danseurs de costumes abstraits, mettant en évidence le mouvement plutôt que l’interprète.

En l’espace de quelques années, Schlemmer développa la série des danses du Bauhaus, aujourd’hui classiques : danse des formes, danse des gestes, danse d’espace, danse des bâtons (1927), danse des coulisses, danse des cerceaux, de même que « jeu de construction » et « promenade des boites ».

En 1927, au Bauhaus, Oskar SCHLEMMER met au point la danse des bâtons. De longs bâtons sont tenus par les danseurs ou attachés à leurs membres accentuant les diagonales de la chorégraphie, amplifiant les gestes et , du fait de la contrainte de ces accessoires, s’éloignent de la recherche en danse libre et en Break-dance, par exemple.

En 1927, au Bauhaus, Oskar SCHLEMMER met au point la danse des bâtons. Les longs bâtons tenus par les danseurs accentuent les diagonales de la chorégraphie.  JPEG - 51.2 ko
Danse des bâtons (1927)
En 1927, au Bauhaus, Oskar SCHLEMMER met au point la danse des bâtons. Les longs bâtons tenus par les danseurs accentuent les diagonales de la chorégraphie.

Ces danses du Bauhaus étaient élaborées avec des étudiants, mais Oskar Schlemmer répétait volontiers aussi avec des danseurs et des comédiens professionnels.

Le théâtre du Bauhaus connut ses plus grands succès pendant la tournée de 1929 en Allemagne et en Suisse. Le danseur n’apparait pas comme porteur d’une expression individuelle mais - au moyen de masques uniformisés et de maillots - comme prototype d’une certaine attitude par rapport aux éléments scéniques formels...l’action qui se déroule est développée à partir des éléments artistiques.

Dans le Ballet Tryadique du Bauhaus.  JPEG - 12 ko
Costume d’un danseur
Dans le Ballet Tryadique du Bauhaus.

Oskar Schlemmer parvint à réaliser - comme Charlie Chaplin l’avait fait, d’une autre manière - la synthèse de l’homme et de la marionnette, de la figure naturelle et de la figure artistique, dans laquelle il pouvait faire entrer toute son échelle de possibilités d’expression : de la grâce légère à la force monumentale, de la drôlerie grotesque à l’incarnation hiératique."

Voir aussi :